Les savoirs de l'humanité

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"La sagesse consiste à savoir peupler sa solitude et à s'isoler parmi la foule."
- Charles Baudelaire

Voilà l'évidence : une immense partie des connaissances de l'humanité irrémédiablement perdue. Tout ce qu'on pensait acquis, tout ce qu'on pensait savoir, inscrit sur le papier ou dans de gigantesques bases de données, balayé en quelques instants ; pas aussi permanent qu'on l'imaginait.

Nombre des technologies en usage ne sont pas entièrement comprises : certaines peuvent être reproduites car les plans sont disponibles ou tout du moins viables en dépit des morceaux manquants, mais d'autres finiront par s'user et s'éteindre, dernières reliques d'un passé perdu. Tout est lacunaire, jusqu'à l'Histoire des hommes et celle de Babylone.

Personne ne s'en soucie vraiment : la survie avant tout. Et après la survie, la vie après tout ; après l'effort, le réconfort. Personne n'a le temps ni la volonté de se préoccuper des questions existentielles et ceux qui s'en préoccupent ne sont qu'un bruit inaudible, incompréhensible dans la bruyante marée humaine.

Il y a tant à chercher, à récupérer, qu'on en oublie facilement de penser l'essentiel. Et si la lucidité surgit, accablante, il y a toutes sortes de chimères et de substances pour la faire taire.

Of course, certains sont bien en quête de spiritualité, de nouvelles façons de savoir d'autres types de savoirs, mais il n'y a guère d'élévation ou de réconfort - guère plus qu'un Destin prédéterminé effroyablement terre à terre, à vous en clouer au sol - à trouver auprès de l'Église, et tous ceux qui s'aventureraient trop près d'autres formes de croyances - ne serait-ce que proférer leur besoin d'une autre foi, d'espoirs autres - s'expose au courroux de l'Inquisition...